Six ans avant ses cent ans je ne sais pas pourquoi on voit encore des filles au cinéma. Il les avait déjà toutes filmées.
Les têtes toutes radieuses des filles de l'établissement aux filles de tolérance à la maquerelle, tournent autour de celle ci monochrome, au cœur trop grand et trop lourd. On a fait jouer Louise Brooks pour ses yeux noirs dessinés qui cherchent en dehors du plan quelque chose, Que le dernier intertitre comme dans Faust nous montre, l'amour.
Je pense que c'est ce méta-cinéma que Godard pouvait chercher dans son altération du son, le travail du texte, son montage musical, les fondus (je pense à la séquence ou ALBATROS FILMS apparaît successivement dans grandeur et décadence...). Une sorte de paradis perdu, quand la vulgarité du parlant est venu en cacher sa simplicité. Talleyrand :"la parole a été donnée à l'homme pour déguiser sa pensée".. C'est à peu près ça.
Ici ce portrait est trop vrai, de cette fille à la douleur on prend pour de la sauvagerie, refoulée par le courant de la marée humaine sociale. L'Allemagne de l'époque insultée, un peu comme avec la boite de Pandore et Westfront 1918, Pabst montre et insulte sans message, sans en faire son sujet, mais plutôt une source de jouissance esthétique.