Le confinement est de plus en plus pesant, et surtout angoissant. Toutes ces restrictions, ces interdits, et ces mesures politiques me font vraiment peur. Je vis présentement en Québec mais j’ai grandi en France. Je n’ai pas vécu en France depuis plusieurs années déjà, et à chaque fois que j’y retourne, j’ai mal de voir mon pays sombrer dans le fascisme. Evidemment, aujourd’hui, je ne peux pas m’empêcher de comparer le traitement de la situation en France et au Québec. Et je ne peux pas m’empêcher d’avoir encore plus mal. Pour le pays, mais surtout pour mes proches, et pour un avenir incertain.
Les privations de libertés et les dérives qui orbitent autour m’angoissent profondément, et je lis de plus en plus de témoignages sur ce qu’il se passe vraiment, sur les violences policières envers des personnes racisées dès que celles-ci n’ont pas leur attestation, sur les personnes complètement abandonnées, sur les avortements, sur la hausse des appels pour violences conjugales, sur la transphobie et l’homophobie, etc la liste est longue.
Aucune valeur n’est jamais sûre, et les dérives fascistes de cette gestion de pandémie en sont la preuve. Partout, les frontières se ferment, les demandeurs.euses d’asile se font entasser dans des conditions de vie insalubres, les personnes sans-abri se font ignorer, encore plus que d’habitude.
Face à tout cela, et pour gérer un peu mon angoisse, j’ai lu, beaucoup, et j’ai lu des articles anarchistes qui proposent des alternatives au confinement : un confinement qui prend soin des un.es et des autres et surtout qui ne bousille pas la santé mentale de chacun.e, qui prône la vigilance et la bienveillance sans nous emprisonner dans ce qu’ils appellent la distanciation sociale.
C’est dans ce contexte que j’ai visionné, ces trois derniers jours, les trois épisodes du volet « Le labyrinthe ». Stupidement, je n’ai pas pensé que cette dystopie me ramènerait au contexte actuel. Hier, je n’ai pas écrit de critique, mais je me suis dit que quitte à écrire sur un film nul, autant écrire sur les trois films d’un coup.
Pas de surprise donc, je n’ai pas aimé cette trilogie. Je ne sais même pas par où commencer pour vous partager ce que j’en pense.
Le premier film se laisse regarder, si on admet dès les premières minutes qu’il s’agit d’un film pour ados, et que le prisme adopté est clairement machiste et en rien révolutionnaire : c’est l’histoire de jeunes ados (des garçons) qui sont bloqués dans un labyrinthe et qui s’organisent une macro-société pour survivre. Puis apparaît un personnage féminin, Teresa, qui non seulement ne sert à rien, mais en plus déclenche une série d’épreuves et événements imprévus. Soit, l’arrive d’une femme entre ces murs est un peu comme la boîte de Pandore.
Le rythme est bon, certes, l’action est là, et parfois je me suis même demandé ce qui allait se passer par la suite.
Le deuxième film, quant à lui, est intéressant dans le sens où il répond à un autre genre que le premier : on passe d’un film d’action/suspense à… un film de zombies ! Cette transition est intéressante en soi mais, vraiment, je ne comprends pas les films qui tout à coup font apparaître des zombies. Quand on n’aime pas les zombies et qu’on se retrouve tout à coup au milieu de « ça », rien de plaisant. Ça me rappelle le film australien «Cargo » que j’ai commencé sans savoir qu’il s’agissait de zombies, et quand est apparu le premier zombie j’ai fait un bond de 10 mètres dans mon fauteuil. Le synopsis ne présageait pas du tout des zombies mais parlait d’un « virus ». J’imagine que j’ai été trop naïve… Ceci dit c’était un bon film, j’ai aimé la place accordée aux communautés autochtones et la leçon finale. Bref.
Je n’ai jamais entendu autant de fois la même phrase dans un même film. « Let’s go » est répété peut-être une vingtaine de fois, toujours par le même personnage qui plus est, le protagoniste Thomas, ce qui n’aide pas à le rendre plus sympathique. Il passe son temps à dire ça à ses ami.es, alors ok il les motive, mais au bout de trois fois ce n’est plus de la motivation, c’est chiant.
Quant à Teresa, on peut s’attendre à ce qu’elle devienne intéressante, mais elle doit prononcer 5 phrases en 2h30, et les seules qu’elle prononce sont pour trahir ses ami.es. Bouh la vilaine !
Et enfin le troisième film, summum de la nullité, répond assez bien au genre dystopique classique et non désagréable : des images de villes détruites, une critique sociale assumée et des personnages qui ont mûri. Toutefois, c’est un raté. Extrêmement et inutilement long, ce film nous fait tourner en rond, avec des scènes qui se répètent, des actions stupides des personnages et, crème de la crème, des personnages masculins virils qui écrasent complètement les quelques rares personnages féminins.
Bref, je ne recommande pas cette trilogie, pour moi le seul élément positif ce sont les paysages, surtout dans le deuxième film, mais à la limite vous pouvez les voir dans la bande-annonce. J’hallucine tout de même que ces films, qui sont sortis après « Hunger Games » et « Divergente », osent présenter des personnages féminins aussi vides et creux. Adaptation de livre ou pas, il faut vivre avec son temps !