Adaptée d'une pièce de théâtre de James Goldman écrite en 1966, le film revient sur une période troublée de l'Histoire commune de la France et de l'Angleterre. Le roi Henri II d'Angleterre, père de Richard Coeur-de-Lion et époux d'Aliénor d'Aquitaine, fait venir, à l'occasion des fêtes de Noël de l'an 1183, sa femme, qu'il a faite enfermée depuis 10 ans, ses 3 fils, Richard, Geoffroy et Jean, et le roi de France, Philippe Auguste, dans son château de Chinon. Cette réunion de famille sera l'occasion de parler succession car le roi a pris conscience qu'il n'est plus tout jeune. Ces enjeux présentés, les scènes vont pouvoir se dérouler devant nos yeux.
Ce qui marque tout d'abord dans ce film, c'est son esthétique visuelle : la photographie est parfaite - chaque cadre, chaque plan, chaque image est absolument réussi -, les décors médiévaux sont très bien mis en valeur et les costumes sont d'une grande richesse. Et au milieu de ces splendides décors, on voit se mouvoir toute une cohue de gens qui contribuent, avec la discrète - mais efficace - musique de John Barry, à donner une vie presque palpable à ces vieux murs.
Une fois captivé par la beauté des images, on se laisse totalement emporter par le jeu des acteurs. En effet, cette histoire de succession remue profondément les esprits de tous ces personnages, chacun d'eux usant de stratagèmes pour défendre ses intérêts. Peter O'Toole, Katherine Hepburn, Anthony Hopkins, Timothy Dalton et les autres, jouent leur rôle avec une profondeur inouïe. Emportés par cette déferlante de brio, on oublie les dialogues - sublimes certes, mais parfois excessifs - pour se concentrer sur les rapports de force qui s'exercent entre les personnages, avec souvent des revirements : celui qui avait l'ascendant sur son rival le perd subitement à la suite d'une réplique assassine.
Une expérience captivante par le jeu des acteurs et esthétique de par sa photographie sublime.