Le Loup de Wall Street s'étale sur trois longues heures durant lesquelles les mêmes scènes se répètent d'une fréquence allucinante :
- Jordan Belfort (DiCaprio) et ses associés en train de baiser des prostituées en tout genre,
- Jordan entrain de sniffer. On comprend mieux d'où venait la fortune des narcotrafiquants colombiens,
- Jordan en train d'amasser de l'argent en abandonce pour le dépenser à outrance. Logique pour un gars de son espèce.
En effet, Le Loup de Wall Street est le film où la démesure et les excès sont à l'honneur. Pour le dire simplement, c'est l'histoire d'une bande de cons finis sans scrupules et sans gêne, qui n'ont jamais entendu parler du capitaine Achab, encore moins de Moby Dick, comme quoi la littérature n'est pas faite pour les abrutis.
Mais il y a encore beaucoup à dire sur film.
C'est un film devant lequel on rit quelquefois, mais l'humour est sans finesse. On compte plus de 500 "fuck" en trois heures pour combler un scénario vide. A défaut de vocabulaire, les personnages optent pour un langage vulgaire.
Principal acteur de l'histoire : la bite. Elle occupe un statut privilégié dans l'histoire, elle est la condition sine qua non d'une bonne journée de labour et d'une belle nuit de folies.
Le trader n'a pas d'amis. Il épouse une blonde (Margo Robbie) pour sa chatte qui sent la cocaïne et qui vient devancer celle de la première épouse.
Voilà le résumé de la première partie du film. Une partie détestable qui déplaît énormément aux esprits bien-pensants et que j'ai regardé avec un certain dégoût, je l'avoue.
La deuxième partie de l'histoire est plus intéressante dans le sens où l'on se penche beaucoup plus sur la nature du fric gagné par Belfort & Co mais sans nous expliquer les magouilles de Belfort, comme quoi l'intérêt du film n'est pas de nous apprendre des choses sur le monde de la finance, mais de nous montrer surtout comment un crétin comme Belfort peut dépenser sa tune.
Après un tête à été ennuyeux avec un agent fédéral qui reste toujours au second plan, la touche française du film se dessine à travers le sourire diabolique de Jean-Jacques Saurel (Jean Dujardin). Bizarrement, moi qui n'aime pas trop les acteurs français, j'ai bien apprécié la rencontre entre le trader et le banquier. Ainsi commence la descente aux enfers de Belfort et c'est justement cette décadence qui marque le point positif de ce film. Selon moi, la meilleure scène est celle qui décrit les terribles effets d'une drogue périmée sur le corps et sur le cerveau de Belfort. Une scène à la fois burlesque et pathétique qui a provoqué un long fou rire auquel je me suis livrée corps et âme !
Néanmoins, le défaut narratif de l'histoire réside justement dans sa trame narrative qui n'est pas bien structurée dans la première partie. Certes, elle respecte les trois phases importantes de l'évolution d'un personnage tel que Jordan : - la concrétisation, - l'apogée, - la décadence, mais on suivant la première partie de l'histoire, on a l'impression qu'il manque une transition entre les 1ere et 2eme étapes. On dirait que le gars devient du jour au lendemain un toxico et un débauché alors que la moitié du film a été consacrée à ces deux étapes cruciales. Néanmoins, la chute du personnage est bien élaborée dans la seconde partie.
Si le film est considéré comme une satire, eh bien elle est bien ratée pendant la première partie. Le film est censé poser un regard critique sur le monde de la finance (opportunisme, manipulation, arnaque,...), Mais se focalise finalement sur la vie bestiale d'un dépravé et laisse l'objectif premier de l'histoire en arrière-plan.
Certes, l'humour est bien porteur d'une leçon de vie. Il véhicule une critique acerbe des vices, car ses intentions sont souvent nobles, mais l'humour dans Le Loup de Wall Street est tellement obscène qu'il passe à côté de sa mission.
En définitive, ce que je reproche aux concepteurs de ce film c'est le fait qu'ils aient investi un jeu talentueux et un comique plutôt réussi (dans la seconde partie) dans le dessein d'en faire une satire dénonciatrice mais qu'au final nous avons surtout eu l'histoire vraie d'un bel enfoiré de merde.