Wall Street Financial Institute
Autant vous le dire tout de suite : je n'étais pas très convaincu d'aller le voir. Et pour cause, passer plus de trois heures dans une salle de ciné, il y a de quoi avoir peur. Et pourtant, Le Loup de Wall Street est un très bon film signé Martin Scorsese, adapté du roman de Jordan Belfort. Il montre comment un jeune homme courtier en bourse devient millionnaire, mais aussi ce à quoi cela peut mener comme dérives. Avoir de l'argent, c'est être puissant, mais c'est aussi souvent franchir la ligne rouge avec la légalité. c'est pour cela que le FBI va bientôt fourrer son nez dans la réussite de ce jeune loup aux dents longues... Le film est en réalité un long défilé d'une parade obscène. Une parade qu'on peut s'offrir parce qu'on a de l'argent. BEAUCOUP d'argent. On en gagne plein, on en dépense plein aussi, car ces salauds réussissent à vendre de la glace à un Inuit. Le tout n'étant pas l'apparence des choses qu'on à vendre, mais à leur donner une valeur et user de tout un argumentaire pour convaincre les gens qu'on a au bout du fil. Et, dans le rôle de Belfort, il n'y a pas à dire, Leonardo Di Caprio fait un sacré numéro à lui tout seul. Scorsese n'hésite pas à montrer les choses, souvent de façon outrancière, notamment lors des orgies où on trouve filles, drogue, argent et réussit à faire en sorte qu'on ne s'attache jamais à Belfort car au fond, oui il gagne du fric sur le dos des gens, mais néglige sa famille. De même pour ses associés. Le réalisateur a su, de plus, insuffler un certain rythme au film, et les scènes ne durent jamais plus longtemps qu'il ne faut, sans jamais verser dans le larmoyant, et ce malgré une petite baisse vers la fin. Le Loup de Wall Street regorge de trouvailles, comme les scènes en voix-off qui ne servent pas qu'à résumer certains faits de Belfort, et c'est souvent très drôle lorsque ce n'est pas hilarant, comme la scène des cachets à retardement... La bande son est variée avec des morceaux de choix. Scorsese prouve à 71 ans qu'il en a encore sous le coude en matière de réalisation pure.
Que dire de plus ? Pas grand chose, si ce n'est qu'on ne s'ennuie pas dans ce film généreux sur ce qu'il nous montre, et du coup les trois heures nous paraissent courtes, finalement.