Aaaaah... Le monde de la finance... Ce monde merveilleux ou les nains sont des fléchettes, les billets de 500 sont des pailles et les femmes des supports pour se faire un rail. Je dois avouer qu'avant d'aller voir ce film, je n'étais pas très chaud. La bourse de Wall-Street étant pour moi aussi mystérieuse que l'orgasme féminin. Mais bon c'est quand même du Scorsese, bordel de Dieu ! Et heureusement, Le résultat est plus proche de "Casino" que de la chaîne BFM business.
Et oui ! Après s’être essayé au thriller paranoïaque et au film pour enfant, Scorsese revient aux fondamentaux. Le film de gangster. Car ce Jordan Belfort, magnifiquement interprété par un DiCaprio au mieux de sa forme, est bel et bien un gangster. Un gangster en costume cravate qui se joue du système et de la naïveté des gens pour s'en mettre plein les fouilles (et plein les narines). Même si il ne tue personne (ou du moins pas directement), Belfort suit un destin étrangement similaire à celui de Henry Hill, (Ray Liotta dans les affranchis). Un petit gars ambitieux qui va rapidement connaitre les joie de l'argent, du sexe et du pouvoir avant découvrir l'enfer de la drogue, de la vie de famille et du FBI. Comme les gangsters de ses précédents films, Belfort est aussi détestable que fascinant. Prétentieux, cynique, misogyne... Ce type est une ordure sans nom. Et pourtant, le destin extraordinaire de ce gars fait que l'on s'attache finalement à lui.
Mais le personnage de Belfort n'est pas le seul point commun avec "les affranchis" ou "casino". La mise en scène est pratiquement identique. La caméra virevolte de personnage en personnage, le montage est rythmé et la narration appuyé par une voie-off divinement écrite et une BO absolument mortel. C'est vraiment le Scorsese que j'aime.
Saluons aussi interprétation de Jonah Hill, qui en a enfin finit de ses rôles de puceau dans des comédies, pour incarner ici un courtier adipeux aux dents fluorescente presque aussi détestable que son acolyte. Notons également un Dujardin qui fait un peu tâche, au milieu de ce chef-d'oeuvre. Mais c'est sans doute parce que je voit en lui l'ombre d'un Hubert Bonisseur de la Bath.
Bref, vous l'aurez compris, "Le loup de Wall Street" est un putain de chef-d'oeuvre qui signe le grand retour d'un Scorsese qui malgré ses 71 ans n'a rien perdu de son talent.