Les Affranchis de Wall Street
Il n'est pas faux de dire que Le Loup de Wall Street est un film un peu superficiel, qui part dans tous les sens, un délire de Scorsese. Mais je crois qu'en même temps, il s'agit vraiment du meilleur film qu'il ait fait depuis un certain moment. Après une décennie à la qualité de films que je trouve très variable, celui-la fait plaisir.
Cet enchaînement parfois rapide, parfois lent, reprend en réalité tous les codes de deux autres films de Scorsese, Les Affranchis (1990) et Casino (1995), et des thèmes similaires dans des milieux différents. Après les vrais mafieux, et les mafieux des casinos, voici les mafieux en col blanc.
Les trois films sont tellement semblables dans leur construction et dans certains de leurs points (comme sur la déchéance des personnages, ou une Sharon Stone-bis ici) que j'ai cette impression d'avoir une sorte de triptyque devant moi, avec cette notion de self-made man mais dans différents milieux criminels !
J'entends dire que Scorsese manquerait d'inspiration en revenant à ce style de films ? Peut-être que oui. Mais comme c'est largement au dessus de tout ce qu'il a fait dans les années 2000 pour moi, j'accepte cela. Et à vrai dire, j'espérais même au fond de moi qu'il refasse un film comme Les Affranchis et Casino !
J'admets les reproches faites à une nudité franchement gratuite à certains moments, mais cela n'entache pas réellement le côté jouissif du film.
Quant à DiCaprio, que je n'apprécie pas de manière particulière, a surement atteint en 2013 un sommet de carrière avec "Django". Matthew McConaughey aurait surement gagné à rester bien plus longtemps dans le film. En effet, le reproche que je ferais au Loup de Wall Street est sa durée qui aurait méritée d'être raccourcie de vingt bonnes minutes, en particulier sur la toute-fin qui s'étire bien trop : L'histoire extravagante de Jordan Belfort était terminée.
Mais au final, il serait déraisonné de bouder son plaisir sur ce qui est tout de même une bonne réussite pour Scorsese, peut-être sa plus grande depuis Casino. Et puis qui n'a pas souri à l'apparition de Jean Dujardin en banquier suisse, avec son sourire et son vieil accent ?