Récit très personnel pour son cinéaste Christophe Honoré, au style immédiatement identifiable, hérité de la Nouvelle vague, lourdeurs comprises, Le Lycéen ne touche pas autant que l'on aimerait. Peur-être à cause d'un sentiment de déjà vu dans ce portrait d'un garçon de 17 ans, frappé en plein cœur par la mort de son père et qui entame une véritable dérive existentielle.. Une histoire de deuil et d'émancipation individuelle que le réalisateur capte avec sensibilité mais aussi quelques afféteries : gros plans nombreux, voix off et monologues, caméra tremblante, bref, tout un arsenal de mises en situation qui prétendent au romanesque ou au littéraire sans la subtilité espérée. Le film est un peu trop centré sur le déséquilibre de son jeune héros, sacrifiant au passage les membres de sa famille qui restent secondaires dans la vision de Christophe Honoré. Le recours aux artifices précités rend par ailleurs le long-métrage peu fluide, à la fois doloriste et exhibitionniste. Paul Kircher possède un jeu encore fragile, certes adapté au caractère du personnage qu'il incarne mais sa quête semble trop égoïste pour attirer une immédiate sympathie. En revanche, Juliette Binoche et Vincent Lacoste font plutôt bien le peu qu'on leur demande alors que Erwan Kepoa Falé constitue la varie révélation du film.