Toujours envieux de raconter l'amour et la passion à travers ses œuvres, le touche-à-tout Christophe Honoré nous offre une vision personnelle d'un drame qui a marqué sa vie.
Lucas, jeune lycéen de 17 ans ( interprété par Paul Kircher) voit sa vie basculer après un accident de la route qui emporte son père ( Christophe Honoré).
Dépression, remise en question, amour et haine de soi, ces thèmes ont du faire écho au réalisateur, qui a souhaité mettre à l'écran sa propre histoire, avec un casting troublant de réalisme.
Juliette Binoche, qui joue le rôle d'une mère qui subit de plein fouet la perte de son compagnon et l'éloignement de son fils cadet, nous convainc tout au long de ce long-métrage, par la qualité de son jeu, douloureux et plein de grâce.
Vincent Lacoste, qui connait bien Christophe Honoré ( qui l'a fait jouer dans deux autres de ses films, Plaire, aimer et courir vite ainsi que Chambre 212, magnifie la relation familiale qui retrouve de son éclat, après le décès de la figure paternelle.
Paul Kircher nous dévoile un talent hors pair de l'interprétation d'un jeune homme homosexuel, torturé par la perte de son père et par l'incompréhension du sens de la vie, un jeu d'acteur qui semble nous rappeler un certain Romain Duris ( une sensibilité qui fait penser au Péril jeune et L'auberge espagnole).
Un film qui ne laissera pas le spectateur indifférent, face au jeu cruel mais nécessaire de la vie et de ses écueils.