Avec un scénario qui tient sur un post it, il ne restait plus au réalisateur Katzin qu'à s'amuser sur la forme. J'ai pu lire que McQueen était un chieur sur ce film (comme sur beaucoup d'autres) ; est-ce lui qui a imposé un montage à la Sam Peckinpah par moment?
S'il n'y a rien à dire sur le scénario, on peut par contre se laisser aller au roman pour traiter de la forme. Il y a pas mal de bonnes choses. Premièrement, une esthétique irréprochable. Jamais on a aussi bien filmé des courses de voiture. Et comme c'est du cinéma, qu'il y a un découpage préétabli, qu'il y a une caméra avec pellicule, c'est d'office mieux que n'importe quelle retransmission en direct.
Deuxièmement, c'est l'aspect dit documentaire. Bon si l'on veut être pointilleux, il faudrait dire l'aspect reportage, puisque le docu amène un point de vue, tandis que le reportage, en théorie, amène les faits le plus objectivement possible. Cet aspect, en tous cas, confère au film un certain réalisme et justifie par là le manque d'intrigue.
Troisièmement, 37 minutes sans que les personnages principaux ne parlent. Il y a quelques voix off (présentateurs) mais surtout des images de voitures qui roulent et le bruit qu'elles font. C'est assez saisissant. Il y a peu de dialogues sur tout le film en fait, les personnages passant plus de temps dans leurs voitures qu'avec leur copine.
Quatrièmement, McQueen et la donzelle qui lui fait la réplique. Les autres acteurs sont à peine bons.
En conclusion, Le Mans est un film à apprécier pour sa forme uniquement. C'en est même regrettable, car un bon scénario avec quelques scènes d'action réalisées comme ça donnerait lieu à un chef d'oeuvre.