Vouloir faire un film en immersion absolue dans l’univers du Mans c’est louable. Mais ne le réduire en tout et pour tout qu’à des scènes de courses et des discussions plates sur les paddocks, c’est problématique.
Surtout qu’en plus de cela, ce « Le Mans » n’est pas le plus grand champion en termes de mise en scène. En termes de montage, pour suggérer les accidents et les enjeux dramatiques, il relève presque de l’amateurisme tant ses effets sont parfois risibles. Rythme mal géré, cuts qui tombent une seconde trop tard, des champs-contrechamps mal orchestrés, ou bien encore une absence de cohérence dans la gestion de l’espace-temps (tiens, il pleut à verses sur la course, mais on peut se balader au sec dans la fête foraine installée au beau milieu du circuit, étrange…).
Ajoutons à cela un vrai problème d’enjeu et on se retrouve avec un film qui échoue presque sur tout ce qu’il a entrepris. Malgré tout – et c’est marrant – je n’arrive pas à le tailler totalement ce film. Cette volonté immersive – cette recherche visant à retranscrire la ferveur et la tension de la course – je les trouve louables pour l’époque.
Et si ce « Le Mans » a su inspirer des films comme « Senna » ou « Rush », rien que pour cette beauté là, je ne peux décemment pas l’enterrer.