Depuis la fin des 70's, Jean-Paul Belmondo accumule les comédies et les films d'action. Des productions où il arbore souvent son cuir noir favori et accumule les cascades périlleuses. Mais pas toujours pour le meilleur à l'image du Professionnel, catastrophe où le scénario n'était pas à la hauteur et très douteux (1981).
Le Marginal aurait pu surfer sur la vague nauséabonde engendrée par le film de Georges Lautner (c'est aussi un polar où il savate et dézingue) et pourtant non. Jacques Deray signe un duel à distance entre Bebel le flic incorruptible et Henry Silva le trafiquant de drogue intouchable. A distance car ils ne se croiseront que dans une scène précise, Bebel s'attaquant aux sbires de Silva durant le reste du film.
Le Marginal ne fait pas partie des meilleurs films de Bebel, mais c'est un polar qui fonctionne du tonnerre et où l'acteur semble s'amuser. D'autant que le scénario tient la route et aligne les moments de bravoure. Tout d'abord cette baston en plein bistro aussi fun que fracassante, où le pauvre George aura bien du mal à faire cuire son steak. Puis il y a cette monumentale course-poursuite en plein Paris, où Deray rend hommage à Bullitt (Peter Yates, 1968) en utilisant la fameuse Ford Mustang. Une scène pleine de hargne, sans musique et rythmée par le bruit des moteurs. Un morceau d'anthologie.
On regrettera toutefois l'intrigue sentimentale avec Carlos Sotto Mayor qui ne sert à rien dans le récit. Deray et Bebel ont à nouveau collaboré sur Le Solitaire (1987), mais le résultat n'était pas à la hauteur du Marginal.