Peut-être bien le meilleur film de Marco Ferreri, moins excessif et scandaleux que certains autres, mais certainement tout aussi virulent quant à l'inhumanité du monde dit civilisé. Depuis sa restauration, Le mari de la femme à barbe a retrouvé son dénouement initial, dans la continuité de son esprit, alors qu'il avait été censuré lors de sa sortie en Italie et dénaturé en France. Au poil près, le film ménage un certain malaise, celui des voyeurs du spectacle de la "femme singe", allié à un rythme et à une âme de comédie italienne. Le récit est très fluide, ce qui n'est pas le cas de tous les Ferreri, et l'interprétation somptueuse : celle de Tognazzi mais surtout celle d'une Annie Girardot méconnaissable dont le courage pour accepter un rôle pareil mérite déjà tous les éloges.