J'ai lancé le film sans rien savoir, l'affiche m'intéressait et à l'aveugle, sans rien attendre.
Belle surprise !
L'histoire prend son temps, un peu stéréotypé et dialogues caricaturaux pourtant il réside dans cette introduction quelque chose d'envoutant en progression. La première apparition d'un mort rappelle nettement "La nuit des morts-vivants" en réussissant l'exploit d'être aussi intense et glauque, la même lenteur, la même arrivée du mort avec en plus une petite vie subjective, laissant planer le doute sur son apparence. L'épisode sur l'expérience des ultra-sons vient donner la résolution sans le surligner, on le comprend seul et il n'y a pas que les morts qui reçoivent son impact, les nourrissons aussi, plus violent et agressif à l'accouchement. S'il y avait eu une suite, cela aurait été intéressant d'avoir des morts et des agressifs de naissance s'empressant au reste du monde.
L'ambiance rappelle également l'univers Fulci avec sa trilogie des morts. Outre l'aspect écologique, c'est aussi les croyances et superstitions qui peuvent aussi donner quelques réponses, rappelant un "Au-delà" ou "Frayeurs" avec ses portes de l'enfer. Ici, la porte, c'est la morgue et le cimetière. Alors oui, vous aurez toujours le mort-vivant lent mais qui même en prenant son temps, arrivera à vous tuer mais la nouveauté qu'apporte ce film, c'est que le mort est seul et sentant qu'ils n'arrivent pas à ses fins, se doit d'avoir des comparses et se met à réveiller les autres morts en leur touchant les yeux avec son sang. On est aussi très proche des pratiques de sorcelleries. Quelque chose qu'on n'a pas revu depuis, plaçant le premier mort comme un chef de meute qui peut contrôler tous les morts et comme un vampire, si on le tue, les autres meurent aussi.
Le jeu est correct, c'est la direction qui est un peu poussive et les décors donnent un autre intérêt au film, presque proche d'une production Hammer entre son brouillard et l'aspect gothique de son cimetière. Le nihilisme de la fin confère au film un véritable trait d'union entre la conception du mort-vivant chez Romero et celui de chez Fulci. Ce n'est pas l'explication qui compte, c'est l'atmosphère et la toile de fond d'un film bien plus qu'un simple film de zombie. Une ambiance qui monte crescendo, un univers crédible où rien n'est sécurisé et ou le mal résidera toujours, ne mourant jamais.