Le métro de la mort est un film assez curieux, souvent assez mollasson et donc parfois un peu ennuyeux, mais qui n’est pas dénué de qualités et se révèle au final assez intéressant.
Le ton du film est assez étonnant car il est à la fois horrifique et sarcastique, avec un humour assez excentrique et une nette tendance à la critique sociale. Le film ne cesse d’insister sur la dureté des rapports de classes et le « monstre » du film est à l’origine la victime d’une terrible injustice due au mépris de la classe ouvrière à laquelle il appartient, classe ouvrière corvéable à merci et dont la vie est sacrifiée sans état d’âme sur l’autel de la rentabilité. Le « monstre », finalement tristement pathétique, est le symbole de tous les morts grâce auxquels la ville s’est construite et dont on ne veut pas entendre parler, il apparait comme un véritable retour du refoulé.
Le ton sarcastique du film et son humour très british, bien que le réalisateur soit d’origine américaine, humour qui est surtout lié au personnage assez savoureux de l’inspecteur de police interprété par Donald Pleasence qui a beaucoup improvisé pendant le tournage, n’empêche pas qu’une partie du film nous plonge dans une atmosphère particulièrement glauque et inquiétante.
Le métro de la mort est donc une curiosité, une petite production britannique fauchée, tournée en vingt jours seulement, mais il n’en comporte pas moins plusieurs plans-séquence, dont un de plus de sept minutes, ce qui est franchement peu fréquent dans ce type de production. Petite production qui anticipe aussi étonnamment quelques chefs d’œuvre du cinéma d’horreur à venir, notamment Massacre à la tronçonneuse sorti deux ans plus tard : l’antre ignoble du « monstre », où sont éparpillés des morceaux de cadavres et des ossements humains fait immédiatement penser à l'atelier de Leatherface.
Le film est édité en combo chez Rimini dans une excellente copie et les nancéiens ont la chance de pouvoir le trouver à la Médiathèque de la Manufacture.