La première idée du scénario était de faire une satire du milliardaire bien réel Howard Hughes ; pour cela, plusieurs stars furent envisagées pour incarner ce rôle : Yul Brynner d'abord, puis Gregory Peck, Cary Grant, Charlton Heston et Rock Hudson, mais c'est sur les conseils de Arthur Miller, alors le mari de Marilyn, que la Fox choisit Yves Montand qui venait de triompher dans un récital à New York et qui en plus bredouillait l'anglais. Le sujet fut alors très remanié et même édulcoré pour permettre à Montand de se livrer à un numéro de séducteur à la française, pas celui d'un gars sûr de lui mais plutôt d'un homme timide et parfois maladroit, mais sincère.
Le film a donc tout ce qu'il faut pour séduire : un scénario de type vaudeville sophistiqué et très ricain, qui a fait ses preuves à Hollywood, un casting séduisant, rehaussé par quelques vedettes en guest-stars et dans leur propre rôle, venues le temps d'une petite scène (Gene Kelly en prof de danse, Bing Crosby en prof de chant, et Milton Berle en spécialiste du show business). A cela s'ajoutent la musique de Cole Porter, et l'attrait de l'inédit puisque Montand découvrait l'Amérique et l'Amérique découvrait Montand le Frenchy singer. Et puis George Cukor réglant tout ceci n'est pas le premier venu.
Le résultat est un conte de fée à l'américaine certes un peu plat revu aujourd'hui, surtout à côté de comédies dans le même style (je pense à certaines comédies de Howard Hawks comme les Hommes préfèrent les blondes, avec déjà Marilyn), le marivaudage amoureux est un peu laborieux, mais les parties musicales sont de bons moments, comme la chanson fameuse "My heart belongs to daddy", de même que les apparitions de Kelly et Crosby sont drôles, et puis Marilyn, dont c'était l'avant-dernier film, est toujours rayonnante et touchante.