Le dernier film de Guy Ritchie est passé inaperçu. Il faut dire qu’il est sorti sur la plateforme Amazon. Du gâchis à mon avis.
C’est très librement adapté d’une histoire (plus ou moins) vraie et nous sommes en 1941, à l’heure du tournant de la guerre. Alors que les sous-marins allemands font des ravages en Atlantique, Churchill envoie en Guinée équatoriale, alors colonie espagnole, un petit groupe de têtes brûlées détruire un navire de l’Axe chargé de réapprovisionner les U-boot.
À l’anglaise, on dézingue impunément des nazis par dizaines (centaines ?). Depuis Indiana Jones, il est une catégorie d’humains que l’on peut détester et exterminer à loisir, les nazis. Dont acte. Sans jamais perdre le rythme, Ritchie nous propose une galerie de personnages bigarrés dont l’accent british est aussi revendiqué que les biscoteaux qu’ils arborent. La moustache au vent, les gusses vont user et abuser de tous les objets de destruction disponibles. On passera sur les quelques raccourcis historiques bien pratiques mais un peu gros pour se concentrer sur l’action et le suspens. Et il faut dire que ça envoie. C’est drôle, vif, malin, plutôt joli, parfaitement manichéen. Le casting semble s’amuser autant que nous. La musique empruntée au western finit de rendre l’ensemble parfaitement décalé.
Donc, belle surprise ! Un film d’action pas trop concon, gai comme un pinson pyromane, frais comme un cocktail d’été, pêchu comme une polka sous acide. Vivement conseillé donc et tant pis pour le côté « alternatif » de ce récit « historique ».
La scène qu’on retiendra ? Le vol du bateau, point d’orgue d’une fiesta dans laquelle les corps sautent comme du pop-corn dans la poêle.