Il y a des films dont on sait -en voyant leur affiche ou leur(s) bande(s) annonce(s)- qu'on a de grandes chances de regretter leur visionnage, si toutefois une pulsion auto-destructrice nous empêche de zapper poliment pour masquer notre effroi.
Il y a des films qui empilent tellement d'incohérences, de lourdeurs et de clichés à la minute qu'on en vient même à se demander si, finalement, la série Z ne recèlent pas de joyaux artistiques incompris.
Il y a des films qui, malgré une volonté de passer un message de tolérance et de bonté envers autrui, parviennent uniquement à dépasser le stade de la simple torture en faisant de l'excès sa simple ligne de départ.
Il y a des films qui, en une (très longue) heure et demie vous font vite oublier les quelques récentes exceptions pour vous ramener à cette tragique règle: oui, la comédie française va toujours aussi mal.
Il y a des films qui -si besoin était- vous rappellent cependant que les comiques font rarement des étincelles quand ils passent de la scène au cinéma.
Jean Marie Bigard en fait partie, malgré un effort louable de sobriété dans son jeu.
D'autres, tel Doudi, qui ne brillait déjà pas par ses talents d'humoristes (cf Samantha Oups!), se grillent définitivement par leur incapacité à éviter de surligner chaque émotion avec 5 expressions faciales en 2 secondes, et se rendent insupportables en à peine une séquence.
Cela en devient si insoutenable qu'on redoute chacune de ses apparitions (toutes plus consternantes les unes que les autres).
Rapidement, on arrive à un point où on n'essaie même plus de suivre l'intrigue (misérable) mais on additionne les poncifs et atrocités qui émaillent le film, afin de se dire, le calvaire fini, qu'on peut aisément le présenter dans le Guinness des records.
Eh oui, il y a des films comme ça, comme Le Missionnaire.