Je ne comparerai pas au livre de M G Lewis, je ne l'ai pas encore lu, mais j'ai plutôt aimé cette mise en scène sobre et classique, ces images d'une grande beauté picturale dans des contrastes d'ombre et de lumière, et surtout le personnage habité du Moine, homme de dieu inflexible qui s'humanise à mesure qu'il se perd, simple pécheur succombant à ses sens, initié par l'envoyée de Satan au masque juvénile et inexpressif : Vincent Cassel a opté pour un jeu d'une extrême sobriété, dépouillé de tout excès, on aurait parfois aimé ressentir davantage ses folles pulsions, le désir qui le tenaille dans son âme et dans son corps pour la douce Antonia, cet ange de pureté qu'il rêve de posséder, union impossible du Bien et du Mal.
Quelques réserves toutefois concernant le choix de Déborah François, une tentatrice qui m'a laissée froide, et celui d'Antonia, au débit de paroles bien trop rapide surtout comparé à celui de sa mère, l'excellente Catherine Mouchet.
Il ne me reste plus maintenant qu'à m'immerger dans l'univers gothique du roman écrit à la fin du XVIIIe siècle quand son auteur avait 20 ans..