On regrettera que le réalisateur ne soit pas allé plus loin, quitte à choquer les spectateurs
Troisième long-métrage pour le cinéaste Dominik Moll (Harry, un ami qui vous veut du bien - 2000 & Lemming - 2005) qui adapte ici le célèbre (et dérangeant) roman gothique de Matthew G. Lewis, publié en 1796. Il s'agit de la seconde adaptation de ce roman, après la version éponyme (1972) de Adonis Kyrou avec Franco Nero dans le rôle titre. Cette fois-ci, c'est Vincent Cassel qui endosse le rôle du Frère Ambrosio, prédicateur admiré de tous pour sa rigueur et ses convictions.
Le Moine (2011) nous renvoie dans l'Espagne catholique du XVIIème siècle, dans un monastère perdu en plein désert aride, avec pour seul occupants, une dizaine de moines. Ce qui frappe en premier lieu ici, c'est la prestation physique de Vincent Cassel, dans sa toge, sans prendre la parole, ce dernier en impose, il est d'une austérité et d'une sobriété à toute épreuve. Le roman d'origine étant particulièrement sulfureux, on sera surpris de constater que cette adaptation est beaucoup plus soft que nous ne l'aurions imaginé. Cependant, on appréciera l'importance donné aux décors ainsi qu'aux couleurs, ces derniers ayant une place prépondérante au sein de l'intrigue. Dominik Moll y a aussi instauré un certain malaise par le biais d'une atmosphère assez pesante et monotone. A noter enfin, d'excellents seconds rôles, avec entre autre : Joséphine Japy (elle illumine l'écran !), Déborah François, Catherine Mouchet & Sergi López (dommage qu'il soit aussi discret). On regrettera amèrement que le réalisateur ne soit pas allé plus loin, quitte à choquer une certaine catégorie de spectateurs, mais lorsque l'on décide de s'attaquer à une oeuvre littéraire comme celle-là, il est nécessaire d'aller jusqu'au bout afin d'obtenir une adaptation digne de ce nom.
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