Construit sur le même modèle que les deux précédents, Le monde d'Apu clôture dignement la trilogie de Satyajit Ray. C'est encore un très beau film qui célèbre la vie malgré les épreuves. Apu cherche à écrire un roman qui le décrirait lui-même de façon dithyrambique. Il est devenu prétentieux, et sans doute un peu paresseux. Il ira de chimère en chimère, et trouvera l'amour en chemin, comme par accident, ce qui donnera des scènes très belles. Mais le drame guette, comme toujours et Apu, qui ne se reconnaît plus, sera rejeté sur les routes, par simple désir de se perdre, de se fuir lui-même, lui que l'enfant rêveur qui reste en lui ne reconnaît plus. Il n'est pas ce qu'il rêvait d'être, et se séparera de son roman quand il s'en rendra compte. Commence alors le chemin de la rédemption, ouvrant sur une fin magnifique qui montre, encore une fois, un départ, mais on sent cette fois que la boucle est bouclée et que Apu est désormais un homme.