L'oscar du film le plus conventionnel.
Si "Le mur invisible" ou Gentlemen's agreement a été vivement récompensé par une ribambelle d'oscars, il n'en demeure pas moins une œuvre très largement critiquable... Oscar du meilleur film, Oscar du meilleur réalisateur et Oscar du meilleur second rôle féminin.
Le synopsis est assez intéressant, un journaliste P.Green se fait passer pour un juif pour écrire un article sur l'antisémitisme. Le titre aussi l'est.
Mais dès les premières minutes, la mayonnaise ne prend pas et on s'ennuie ferme. Ensuite débarque une kyrielle de clichés très agaçants. Le bon ( Grégory Peck), les mauvais et les faux gentils. Et puis bien évidemment le fils du bon qui, comme son père est très courageux.
C'est assez agaçant tout ça, on a l'air de prendre le spectateur pour un gros débile qui a besoin d'être éduqué, et c'est assez dérangeant.
Outre ce côté trop lisse, trop conventionnel, beaucoup de scènes ne sont pas crédibles, la palme revenant au déjeuner en famille où le gentil papa explique au gentil fiston ce que c'est que l'antisémitisme, la scène est ridicule au possible même avec des efforts. De plus Grégory Peck s'ennuie aussi et n'est pas convaincant, pas crédible.
Néanmoins il reste quelques bonnes idées, quelques petites bonnes choses, mais c'est noyé dans tellement de moralisme que ça en devient étouffant. Phil green incarne le parfait gentleman avec toutes les qualités et aucun défaut, il est parfait! Ça aurait été peut-être plus intéressant de voir un personnage avec ses défauts et le voir évoluer, là il n'y a pas d'intérêt à part nous faire un lavage de cerveau. On a compris le message pas besoin de nous abrutir à coup de phrases bienveillantes et politiquement correctes, ça en est désagréable.
Pourquoi autant d'oscars ? La faute à l'époque ? Peut-être car ce film sortit en 1947, quelques années seulement après la fin de la seconde guerre mondiale et de la découverte des camps. Cela n'explique peut-être pas l'idée originale et le message du film mais le succès qu'il a remporté. A cette époque, ce genre d'œuvre était présenté comme un modèle de film car moralisateur, donneur de leçons, faisant réflechir. Et pourtant quand on le voit aujourd'hui, ça fait bien rire...
C'est un des premiers films d'Elia Kazan mais aussi un de ceux qu'il a le moins tenu en estime; en effet il a travaillé avec Darryl Zanuck à la réalisation de cette comédie dramatique mais c'est clairement le travail de Darryl qui ressort dans ce film, bien plus que celle d'Elia Kazan. Il ne faut donc pas s'attendre à voir une réalisation à la Kazan.