Un journaliste, Phil Green (Peck), décide de se faire passer pour juif pendant 6 mois pour faire un papier sur l'antisémitisme. Il tombe amoureux de Kathy (Dorothy Mallonde), la nièce de son rédac'chef progressiste. Découvre que sa secrétaire a changé de nom pour être embauchée : même dans ce journal, il y a une conspiration silencieuse pro-WHASP. On fait savoir autour de lui qu'il est Juif. Son pote Dave, un vétéran juif qui revient du Pacifique, écrase le pif d'un poivrot qui le traite de "kite". Peu à peu, Phil se heurte à tous les petits sous-entendus. Le gars qui lui demande, quand il parle de son service dans la guerre, s'il était dans les relations publiques (plutôt que dans l'active). Les amis de sa fiancée, sudistes, qui ne viennent pas lorsqu'il est présenté à la famille. L'expérience d'un établissement "restricted", où il essaie de faire dire au patron qu'il ne prend pas les Juifs, jusqu'à ce qu'on le pousse fermement, mais poliment vers la porte, tout le monde piquant du nez. Enfin son fils, qui se fait traiter de "sale youde", ce qui entraîne une dispute avec Kathy qui met fin à leur relation. Le papier de Phil sort (il décide de ne pas pousser plus loin), sa mère le lit d'un air ému, et le dernier plan voit Phil toquer à la porte de Kathy.

Gregory Peck est un grand acteur et le plus bel homme du monde. Il s'en tire bien, alors que le film compte de longues scènes dialoguées qui risquent de perdre les spectateurs les moins assidus. Le film ne se contente pas de dénoncer le racisme, il souligne l'ambiguïté de l'"angle" choisi par Phil, qui le pousse à prendre les gens en défaut. Il y a une belle scène entre Dave et Kathy, qui prend conscience qu'elle n'a jamais osé se dresser contre les blagues racistes de bas étage, et que tout part de là. C'est militant, un peu naïf, et le dénouement heureux fait tellement artificiel qu'il a forcément été imposé par la direction. On a là un de ces solides films progressistes américains des années 1950, où un homme, à force d'amour de la vérité, change l'opinion. Crédo dans le 4e pouvoir auquel nous aimerions bien croire aujourd'hui.
zardoz6704
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le 29 mai 2014

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