Le Nom de la rose par FPBdL
Une bâtisse imposante embrumée et des sculptures en bas relief qui foutent les chtons, les décors pour le moins forcent le respect.
J.J. Annaud use d'ingrédients méticuleusement orchestrés pour nous offrir une enquête fascinante autant que dérangeante dans un milieu moraliste à priori exempt de tout soupçon, où messages au jus de citron et passages secrets lugubres s'entrecroisent.
Les moines bénédictins mystérieux et caractéristiques, à l'image du bossu Salvatore qui chasse les rats pour les bouffer et du frère Bérenger assistant bibliothécaire qui se flagelle pour absoudre ses péchés, nous amènent dans un fabuleux labyrinthe de l'esprit et c'est bien volontier que l'on cherche à résoudre l'énigme aux côtés de Sean Connery, seul lucide parmis les septiques ou les malins.
Un film qui clame fort l'importance des écrits, des connaissances enfermées dans les livres.
Une caste fermée que l'on est invité à découvrir d'une manière peu ordinaire. Un monde complexe et froid qui au travers des questionnements de l'apprenti donne quelques perles de citations poétiques et retentissantes à la fois comme :
" Retournons à ce qui était et qui devrait toujours être l'office de notre abbaye, la préservation du savoir. Préservation dis-je ! Et non... Recherche ! Car il n'est point de progrès dans les vicissitudes du savoir, mais au mieux une continue et sublime récapitulation."
Ou mieux encore :
"La femme s'empare de l'âme précieuse de l'homme" ...
au cas où l'on doute encore de qui tire en réalité les ficelles de notre monde.
...
Que l'on porte la tonsure ou pas, ce film est simplement un regal.