Ce film est une ode à la nature et à la beauté sauvage d'un continent encore vierge à l'époque ( l'Amérique du nord ). Un peu naïf dans ses conclusions; les "bons" sauvages et les "méchants" civilisés, le film se laisse regarder dans sa longueur, comme une poésie picturale, dans son indolence exacerbée qui permet à ceux qui ont le cerveau encore curieux d'être touchés par ses plans sur la nature bruissante de mille sonorités, ses chuchotements d'animaux et toute cette vie qui va être bouleversée à jamais par l'irruption d'un "nouveau monde" pour chacune des parties engagées dans cette confrontation. Malick ne nous narre pas l'histoire de James Smith et de Pocahontas, mais plutôt l'histoire d'un monde relié à la terre, au ciel, à l'eau qui va partir dans le tourbillon de la conquêtes des Amériques comme un fétu de blé emporté par le vent. Ce qu'il nous montre n'existe plus, n'existera surement plus dans très peu de temps. L'homme en relation avec sa mère, la Nature, sans billets, actions, dollars ou tranches horaires... Plans fixes sur le blé poussé par la brise, panoramiques vertigineux accompagnant la hauteur majestueuse d'un arbre jusqu’à la canopée. Nous sommes dans un film de Malick, Malickien, certes et cela se sent , se voit, s'entend à chaque strophe de ce miraculeux film. Cela chagrinera les esprits épileptiques certes, mais que faire d'autre que d'être terrassé par la merveilleuse sensation quasi physique qui nous étreint à la vision de ce ce chant panthéiste et originel...Le film est superbe, beau comme une peinture rupestre découverte dans un angle de grotte , dramatique comme le requiem de Mozart, les acteurs nous laissent enfin tout le temps nécessaire afin d'entrer dans la complexité de leurs actions et de leurs mensonges... Colin Farrel est bouleversant dans ses trahisons et ses doutes et l'amour qu'inspire et que donne sans doutes la jeune indienne, sert de révélateur à ce choc des civilisations. Un belle et lente melodie soufflée doucement à nos oreilles en l'honneur d' une civilisation disparue, d'un monde sans propriété privée, sans jours et sans heures à compter, au murmure du vent disparu dans les herbes hautes, à la lumière du soleil qui inonde nos bras gratuitement, aux arbres qui s'élèvent partout, rois du monde, en dépit de leurs branches qui cassent. Ceux qui ont vu et "aimé" le film comprendront... Pour les autres, je n'ai pas de solutions...
Peut être une greffe de cerveau...