Raoul Kraft,exploitant forestier dans les Vosges,apprend que son fils est mort dans un accident de voiture.Fou de douleur,il se laisse embobiner par Diane,militante altermondialiste cinglée,qui lui assure que la victime a dû s'endormir au volant à cause des médicaments qu'il prenait dans le cadre d'un protocole expérimental.Au départ cette histoire sentait le moyennasse.Thomas Vincent à la réalisation,et coscénariste avec Eric Besnard,auteur du sujet original,plus les frères Altmayer à la prod,ça sentait le thriller français mou du genou.Le début du film fait pourtant croire que ça va être bien.Ambiance sombre et réaliste,drame humain,mystère autour de manipulations médicales,mise en cause des expérimentations hasardeuses de vaccins sur les populations du Tiers-Monde par la mafia pharmaceutique,ça s'annonçait gouleyant.Et puis vers le tiers du film tout part en vrille pour verser dans le thriller musclé débile et invraisemblable.Courses-poursuites irresponsables,intrusions impossibles,tabassages copieux,le père endolori se transforme en James Bond du pauvre et se laisse manipuler par sa harpie lobotomisée qui ne pense qu'à régler ses comptes avec les labos.Du coup les héros deviennent antipathiques au possible et ils multiplient les comportements aberrants,s'en sortant systématiquement grâce à une série de coups de pots insensés et à la lenteur et la mollesse des policiers toujours en retard d'un métro,ou d'un bus.Raoul ira même jusqu'à s'introduire au sein du Forum de Davos,une des manifestations les plus sécurisées au monde, pour y commettre un attentat.Comme si c'était possible pour un brave bûcheron esseulé,essayez et vous verrez.Bref,on se fout de notre gueule dans les grandes largeurs et les agissements du personnage seront jusqu'au bout incompréhensibles puisque,même après avoir découvert la vérité,très différente de ce qu'il imaginait, sur le décès de son fils,il poursuivra sa quête vengeresse,contaminé sans doute par la furie justicière de Diane.Au sommet d'un casting bien faible on trouve un Clovis Cornillac qui serre les mâchoires pour avoir l'air d'un action heroe dur de dur,mais ça ne marche pas,et une Marie-Josée Croze qui opte pour les grimaces et le regard halluciné afin d'incarner la gaucho allumée de service.Ce film prend aujourd'hui une saveur particulière,ses auteurs si critiques par rapport aux vaccinations abusives en Afrique ou en Asie faisant probablement partie de ceux qui prônent maintenant la piqûre générale en Occident,car après tout pourquoi n'aurions-nous pas nous aussi le droit de devenir les cobayes du Big Pharma?