Un classique du polar (avec des déceptions)

Le pacha est un film ancien mais que j'apprécie souvent de revoir.

Les plus : Audiard, une intrigue pas si classique que ça côté truand, beaucoup de seconds rôles avec des dialogues ciselés, la musique, Gabin (naturellement) et un scenario original.
Non, ce n'est pas la police contre une équipe de voleurs mais autre chose. On le trouve très classique après revisonnage mais il faut garder en mémoire sa première vision.

Les moins : La construction justement. Les ficelles sont dénouées par les truands eux-mêmes qu'il ne faut pas beaucoup asticoter pour en venir à bout. Un type comme Quinquin, recherché partout, ne cherchera pas à prendre contact avec la soeur d'un défunt et on ne déballe pas un coup projeté par exemple. Les indices sont donc trop nombreux et malmène ce qu'aurait trouvé le limier MAIGRET qu'incarnait fort brillament GABIN. Et l'exploitation du troisième maillon, le receleur, est sous-exploité ou, au choix, trop rapidement apporté à l'intrigue général. Le tout ficelé beaucoup trop rapidement car un film avec un tel sujet ne peut se traiter en moins d'1h25.

Heureusement, GABIN et AUDIARD sont suffisamment habiles pour donner un film de bonne qualité au final. Mais l'ambition du réalisateur était surement trop grande : mettre à l'aise un GABIN "limier" avec des techniques modernes (la BRB avait été crée en 1964, 4 ans avant le film, était-ce un clin d'oeil appuyé ?), introduire un personnage féminin (bien joué) mais dont la crédibilité scénaristique est alambiquée, casser les codes des voyous qui ferraillent à tout va quand les équipes de braquo reposent justement sur des petites équipes qui turbinent ensemble sur la confiance.

J'aurais donc aimé un film qui traite de moins de personnages mais permette justement de mettre en avant l'un des intérêts du film : le passage d'une police de "papa" à celle utilisant de nouvelles pratiques / équipes face à cette bonne équipe de "braquo" (audacieuse, dangereuse et inflitrée).