Dans l'univers du cinéma italien de genre, il existe en marge de ces genres bien définis (western, giallo, film érotique, poliziesco, ...) des films atypiques insaisissables. Le parfum de la dame en noir de Barilli en est un exemple éloquent.
Déjà ce film n'a pas de rapport avec le livre de Gaston Leroux. Il s'agit en fait d'une lente progression dans la folie par une jeune femme (Mimsy Farmer). A cause de ce pitch, ce film a été rangé dans la catégorie des gialli, pour sa ressemblance avec Le venin de la peur de Fulci ou Toutes les couleurs du vice de Martino. Mais pourtant Le parfum de la dame en noir n'est pas vraiment un giallo.
En effet, le côté "meurtres" et "manipulation" de ces œuvres n'est guère exploité. Le scénario s'intéresse davantage à la psyché de son héroïne, et de ses anciens rapports familiaux. Le côté fantastique et dérangeant ne vient pas de scènes de meurtres grand-guignolesques mais des apparitions étranges d'une jeune enfant, l'héroïne dans sa jeunesse. Enfin, le film se conclue sur un twist étrange, sur lequel j'écrirai uniquement que le spectateur devra avoir le coeur bien accroché.

Avec cette histoire casse-gueule, il fallait une réalisation efficace. C'est le cas ici avec une photographie remarquable, une atmosphère trouble malgré le peu d'artifices utilisés, une musique doucereuse du débutant Nicola Piovani. Enfin, ce film ne serait pas une réussite sans l'iconique Mimsy Farmer, diva des gialli les plus étranges (4 mouches de velours gris, Frissons d'horreur), ici à son maximum. Elle livre ici une composition vraiment troublante et réussie.

Pas assez spectaculaire pour être un Bis (je comprendrai si des gens s'endormaient devant), et trop dérangeant pour devenir un classique homologué, ce film mérite une redécouverte.

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le 8 juin 2014

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Jibest

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