Alors non, rien à voir avec Gaston Leroux, Marcel l'Herbier ou encore Bruno Podalydès mais rien à voir non plus avec le giallo ! Eh non, ce n'est pas parce-que c'est un thriller italien des années 70 que c'est forcément un giallo, c'en est même presque tout l'inverse.
Oui, car si Dario Argento a popularisé le giallo fantastique, ce qui serait presque un sous-genre du sous-genre, le fantastique, à la base, n'a pas trop sa place dans le genre. Les codes du genre sont un peu flous puisqu'ils varient en fonction des cinéphiles ou même des cinéastes mais on y retrouve principalement des couleurs vives, des meurtres, du sexe et des éléments de mise en scène caractéristiques comme des plans sur des lames qui brillent, des gros plans sur des gants en cuir et des P.O.V.
Ici, du genre, on ne garde que les couleurs vives et encore, il n'y a que le bleu et le jaune qui sont particulièrement dominants. Alors, les couleurs peuvent représenter beaucoup de choses, là aussi, en fonction des personnes mais on peut-être que cette couleur symbolise ici le froid et la profonde solitude dans laquelle se trouve le personnage principal mais également pour mettre en avant une ambiance anxiogène (parce-que cette couleur est vraiment présente partout, notamment dans l'appartement). Le jaune, quant à lui, n'est pas là pour représenter le giallo (encore une fois inexistant ici de toute manière) mais plutôt une folie latente du personnage principal (des draps jaunes dans une chambre bleue, ça fait plutôt sens).
Parce-que oui, remettons un peu de contexte, le film nous raconte ici l'histoire d'une jeune femme qui se remémore son enfance chaotique suite à une rencontre avec des sorciers/vaudous.
Alors certains comparent le film à du Polanski et notamment "Rosemary's Baby" mais encore une fois, je ne suis pas vraiment d'accord. C'est-à-dire qu'hormis la fin assez "Polanskienne" et le reste du film qui a peut-être quelques similitudes avec "Le Locataire" dans sa montée progressive de la folie mais franchement, ça s'arrête là.
Principalement car le film est beaucoup plus grossier que les thrillers de Polanski dans son approche de la folie, de l'univers de la sorcellerie etc. et puis, plus simplement, car le tout est bordélique et particulièrement mal rythmé.
Mais ce n'est pas grave puisque tout le monde chante les louanges d'une mise en scène qui serait particulièrement réussie. Et là encore, même si effectivement Francesco Barilli fait un travail correct, cela reste assez classique pour l'époque.
J'ai donc avant tout l'impression que "Le Parfum de la dame en noir" est particulièrement surestimé car si c'est loin d'être mauvais, c'est également loin d'être réussi.