Le Parrain, tout comme Orange Mécanique (dont je viens d’écrire la critique, des fois que vous cherchiez le rapport), est un film que je n’avais absolument pas envie de visionner. Je dois avouer que j’avais quelques aprioris et que je pensais qu’il s’agissait d’un film de gangsters violent, machiste, sombre et ennuyeux. Je dois dire que je me suis complètement planté. C’est un putain de chef d’œuvre, ça, je le savais déjà, mais désormais j'en comprends les raisons.


Pour le speech, je vais faire bref, car je pense que tout le monde ici a déjà vu ce film. Produis par les studios Paramount, c’est une adaptation du roman éponyme, ce que j’ignorais. L’histoire est celle de la famille Corleone, des mafieux Américains d’origine sicilienne, et tout particulièrement du jeune fils, Micahel qui par un concours de circonstances prend la succession du charismatique patriarche.


Au départ, mon avis était plutôt défavorable. Cette longue introduction avec ce mariage interminable me laissait penser que le film serait ennuyeux. Si le décor prend du temps à être planté, l’arrivée de la crise de l’intrigue apporte tout son intérêt au film, avec une tension et un rythme des plus satisfaisants.

J’ai adoré l’intelligence de l’histoire qui ne se contente pas d’exposer des guerres de gangs et la violence de la mafia, ni même la déchéance des gangsters, habituellement représentés par le cinéma comme de porcs avides et sans scrupules, mais qui dépeint de façon assez sublime la crise identitaire et de conscience qui opère chez Michael lorsqu’il bascule dans les affaires mafieuses, ainsi que la nécessité de son implication.


J’ai trouvé les rebondissements particulièrement inattendus, et même les séquences sans effet de surprises, comme la scène du restaurant, sont surprenantes par leur tension dramatique alors même qu’on savait à quoi s’attendre. J’ai aussi aimé le fait que la violence ne soit pas surreprésentée, contrairement à ce à quoi l'on peut s'attendre.


Les acteurs sont magnifiques, avec un petit bémol tout de même pour Marlon Brando (je vais me faire lyncher…). Je trouve qu’il en fait des caisses, sa voix est grotesque, et malheureusement, en ce qui me concerne, je ne le trouve pas vraiment crédible, car pas assez naturelle et trop caricaturale. Al Pacino est magistral, dans un jeu diamétralement opposé à celui de Marlon Brando, avec une aisance et une intelligence d’interprétation innée. Je trouve que dans ce film, il ressemble un peu à Dustin Hoffman (c’était juste une parenthèse inutile). James Caan, qui adopte une attitude de caïd un peu plus évidente, ne démérite pas et livre une performance honorable. Les autres acteurs ne tombent pas dans les stéréotypes du genre et c’est tout à leur honneur.


La musique, bien sûr, illumine le spectacle. Les ambiances sonore et visuelle sont des réussites.


Ce film est un gros coup de cœur, et je suis impatient de découvrir les suites.

Créée

le 28 août 2021

Critique lue 73 fois

Casse-Bonbon

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