Or, noir et sang
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« Le parrain » excelle par son académisme millimétré, son ambiance nous imprégnant dans les affres de la mafia italo-américaine, ses presque trois heures qui paraissent en durée la moitié. La caméra est très majoritairement fixe, des compositions de plans sobres, mais néanmoins sans faux pas.
Ceci dit, je le trouve énormément englué dans la caricature et dans la fantasmagorie. Certaines scènes de dialogue ne passeraient plus aujourd’hui tant-elles sont kitsches, flanquées d’un Marlon Brando cabotinant dans son rôle de vieux parrain, préparant sa succession.
Le parcours du fils interprété par Al Pacino – du descendant voulant rompre pour un mode de vie américain au détriment de la vie de gangsters, se transformant peu à peu en digne successeur - implacable - de son père, est un peu cavalier. Cette sensation est aussi due à une gestion de la temporalité quelque peu floue et abrupte. De toute évidence, sa mise au courant de la tentative d’assassinat sur son paternel par le biais la presse, l’a profondément marqué. La culpabilité due à son absence déterminera son ambition à prendre un rôle majeur à l’intérieur de sa famille. Le passage de l’innocence du début à la froideur implacable reste particulier.
La scène de mort de Vito Corleone est très puissante et touchante. Coppola n’hésite pas à faire durer le plan, ou le petit-fils du parrain, innocent et joueur, continue de rigoler alors même que son grand-père gît, sans vie et allonger, vaincu par une crise cardiaque. La scène est marquante tant, elle se dégage du reste, marquée par un naturalisme poétique, au milieu d’une fresque ou la violence mafieuse est stylisée et fantasmée.
Peut-être bien l'excellence en matière d'académisme et d'ambiance. Cependant, si son statut de chef-d'œuvre se justifiait à l'époque, rien n'est moins certain aujourd'hui. Le film est tout de même abusivement caricatural et outrancier à bien des égards.
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il y a 8 jours
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