Suite du Parrain, cette deuxième partie est limite un copier/coller du premier: réception au début, tentative d'assassinat sur le Don, recherche du traitre et règlement de compte à la fin. Pourtant quelque chose cloche au pays des Corleone...
En effet dès le départ on se rend compte que tout est en train de changer: la fête en guise d'introduction n'a plus rien de traditionnel, et c'est une famille disloquée que l'on accompagne tout au long du film. Si Vito Corleone maintenait les Corleone à flot, s'appuyant sur les valeurs chères à l'Italie, Michael lui est définitivement américain: individualiste, cupide, sans limites pour assouvir ses ambitions personnelles.
Les flash back sur la jeunesse de Vito Corleone (avec un De Niro impressionnant de sobriété) sont parfaitement amenés par le montage de Coppola et mettent le personnage d'Al Pacino devant ses erreurs: il a cherché à reproduire le même schéma que son père, mais n'ayant personne pour le conseiller ou suffisamment de recul il s'est trompé sur toute la ligne, se retrouvant seul et mélancolique lors du dernier plan du film.
Si le Parrain II comporte moins de scènes éclatantes par rapport au premier opus, il n'en demeure pas moins encore plus profond, avec ces très beaux moments à Little Italy ou à Cuba, l'arrivée du jeune Vito à New York et son ascension. Le casting est une nouvelle fois une réussite totale, avec Lee Strasberg en Hyman Roth (inspiré largement de Meyer Lansky), ou encore Dominic Chianese aka Junior Soprano en homme de main.
Moins romantisée, mais beaucoup plus cinglant et mélancolique, cette deuxième partie est tout aussi passionnante que la première, et les deux constituent un immense film de plus de 6 heures, formidable plaidoyer pour du très très très grand cinéma qui n'existe plus aujourd'hui.
Nostalgie, quand tu nous tiens...
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