Je vais essayer de ne pas trop me casser le cul pour cette critique.
J’ai réalisé en visionnant ce film culte que je ne l’avais jusqu'alors jamais vu jusque-là fin. Lorsque j’étais plus jeune, j’avais du mal à tenir d’une traite devant ce spectacle que je trouvais un peu navrant pour tout vos dires. Aujourd’hui que je le visionne avec mon regard d’adulte je me suis surpris à le trouver plus profond que ce que je croyais de prime abord.
Quoi qu’il en soit, le résultat reste rédhibitoire et surtout indigeste en ce qui me concerne. Ça tape dans tous les sens, ça gueule (comme souvent avec le groupe du Splendide), si bien que l’on comprend un mot sur deux, en particulier avec Jugnot et Marie-Anne Chazel, ça gesticule, ça en fait des caisses, et c’est vraiment, vraiment très lourd.
Je n’irais pas jusqu’à dire que je n’ai pas ri, certaines blagues fonctionnent très bien mais l’humour vaudeville, une fois qu’on a saisi sa mécanique, tombe dans une convenance déroutante.
Ce qui a tenu mon intérêt, bizarrement, c’est Christian Clavier, qui me laisse d’habitude complètement froid, mais qui dans ce rôle de travesti s’avère bien plus authentique et subtil que parodique. Aussi, pour une fois, il ne fait pas que du Clavier, mais tente de rentrer dans son personnage, avec un résultat approximatif, en raison d’un naturel qui reprend trop souvent le dessus. Pour autant, le personnage m’a touché, et en dépit de quelques maladresses, je trouve que l’intention est plutôt honnête, et le personnage m’a attendrie.
Les maladresses ? Bien sûr le fait de présenter un travesti comme un homosexuel, ou plutôt une sale pédale, tout le long du film, m’a fait un peu grincer des dents. De toute évidence, la nuance entre un homo et un travesti n’était pas encore ancrée dans les esprits en 1982, si bien que tous les clichés et les archétypes du pédé sont réunis dans le personnage de Katia, avec tout ce que cela comporte de malaise et de gêne pour le public actuel.
En ce qui concerne les autres personnages, ils sont amusants, lorsqu’ils ne sont pas anecdotiques (Madame Musquin). L’histoire… si tant est qu’on puisse parler d'un véritable scénario, n’est qu’un prétexte pour dérouler une série de blagues dans une absence de cohérence et d’idée de base ahurissante (à l’instar des Bronzés). Je tiens à dire aussi qu'excepté deux ou trois blagues qui sortent du lot, je me suis en partie grandement ennuyé.
Reste que le film est un standard français (je vous jure la honte) et qu’on éprouve toujours un petit plaisir inavouable en le regardant. En ce qui me concerne, je peux passer 10 minutes devant ce film, ça me suffit à comprendre l’idée, mais au bout d'1h20, ça devient vraiment pénible.
Bon, je ne voulais pas faire long, mais c’est finalement relativement étoffé pour ce que j’avais à dire : en substance, je n’aime pas. Les gouts et les couleurs…