Jean-Marie Poiré a beau être très inégal, il a signé en 1982 un classique du rire (et de Noël), avec "Le Père Noël est une ordure". Il faut dire qu'il était bien aidé par le scénario, adaptation d'une pièce du Splendid.
Pour ceux qui n'auraient encore jamais vu le film, il se déroule le soir du 24 décembre, dans les locaux d'une association de soutien téléphonique. Un défilé de personnages ébranlera une soirée qui se destinaient à être posée pour deux standardistes.
La qualité du film tient dans ses multiples rebondissements, qui enchaînent les situations cocasses à la limite de la frénésie jubilatoire. Et puis dans ses répliques excellentes, dont beaucoup sont devenues cultes, à raison.
Et si je ne suis pas le premier à défendre les acteurs du Splendid, force est de constater qu'ils sont à l'aise dans leurs rôle exubérants. Dont Thierry Lhermitte en associatif coincé, et Gérard Jugnot en prolétaire vilain.
Deux prestations qui illustrent aussi que le film se paye la tête de tout le monde. Les bourgeois qui n'affichent qu'une bonté de façade, qui s'effondre quand ils sont au contact de la misère. Tout comme la plèbe qui ne brille guère ici !
Au sujet du personnage de Christian Clavier, certains diront que le portrait des travestis a mal vieilli, tendance limite homophobe. Mais cela fait partit aussi du charme du film, qui offre un portrait du début des années 80 en France, préjugés compris !