Ce film m'a été vendu comme le 'Dazed and Confused' français.

En un sens, c'est vrai, et c'est la raison pour laquelle il se laisse regarder.

Dans l'autre, il marque sa distinction dès les premiers plans et c'est cette différence qui me semble nuire complètement à son propos.Je m'explique : ici, pas de plongée du spectateur dans le monde d'ados en fin de cycle ; au contraire, on décide de faire se réunir les personnages 5 (?) ans après leur Terminale ce qui va leur permettre de se remémorer leur dernière année de lycée.

Et c'est en ça que le film ne fonctionne pas : il cherche à nous faire ressentir les émotions de ses personnages, mais pas de la bonne façon. C'est par des remémorations d'événements et de situations que les adultes nous présentent leur jeunesse et non en nous les faisant vivre au présent.

Il y a donc un forte possibilité de sélection des scènes de lycée présentées mais aussi une déformation rendue possible par le recul des personnages sur leur situation.

Ce qui marque dans 'Dazed and Confused', c'est l'immédiateté des faits : les personnages avancent la tête dans le guidon sans savoir par avance comment les choses vont tourner. On vit donc une tranche de vie, totalement brute, remplie de de petits détails en eux-mêmes inutiles à la trame narrative pure mais qui créent pourtant toute l'ambiance et l'intérêt du film.

Dans "Le Péril Jeune", puisque toutes les scènes du lycée sont présentées par les adultes, on sait que chacune d'elle compte, que chacune d'elle apporte une information importante pour comprendre un personnage. Il manque "la vie" à ce film pour lui permettre de générer un vrai lien émotionnel avec le spectateur.

Alors, bien sûr, tout n'est pas à jeter : certaines situations fonctionnent, on finit par s'attacher un minimum avec les (ou des) personnages. Mais tout fait un peu trop peu spontané et bien trop maîtrisé par un être omniscient alors même que les personnages (en tout cas leur version lycéenne) ont tous un caractère plus ou moins prompt à vivre dans l'instant présent.
Link
5
Écrit par

Créée

le 9 mars 2013

Critique lue 2K fois

9 j'aime

Link

Écrit par

Critique lue 2K fois

9

D'autres avis sur Le Péril jeune

Le Péril jeune
AmasdeMolecules
8

Le Péril jeune ou la virilité renversée

Alors voilà, je mets 8 à un film "générationnel", un nom pour dire teenage, cliché, bobo, tendre, tout ça à la fois. Et j'assume ma note surélevée. Car si d'ordinaire je dégaine mes arguments...

le 23 avr. 2014

38 j'aime

Le Péril jeune
JimBo_Lebowski
9

On s'était dit rendez vous dans 10 ans ...

Un véritable film culte pour moi, je l'ai vu et revu durant ma période lycéenne, et à chaque fois je prend toujours le même plaisir. Sans aucun doute le meilleur Klapisch, sur la jeunesse des années...

le 29 avr. 2014

20 j'aime

Le Péril jeune
Hybu
9

L'homme descend du singe, Tomasi descend du panier de Basket

Depuis le péril jeune Klapisch et Duris ont fait du chemin. Sauf que Duris ressemble de plus en plus à une tête à claques Bobo et que Klapisch est moins rigolo. C'est un film de branleur, fait par...

Par

le 22 oct. 2010

20 j'aime

4

Du même critique

Zero Dark Thirty
Link
4

'Cinema' ne rime pas avec 'Vraie Vie'

'Zero Dark Thirty' s'inscrit dans la veine de 'The Hurt Locker' : pousser le réalisme des situations au maximum pour générer la curiosité du spectateur. Mais il souffre du Syndrome Tarantino...

Par

le 25 janv. 2013

30 j'aime

3

Paperman
Link
4

Deux minutes trop long

Comme grand nombre de courts métrages, 'Paperman' souffre du syndrome "faut qu'il fasse plus de cinq minutes, sinon il ne sera pas pris au sérieux". Mais s'il s'était fini à 4 min 19 s, ce court...

Par

le 30 janv. 2013

28 j'aime

The Dark Knight Rises
Link
3

The Dark Knight Rises Once Too Many

Par où commencer ? Par la technique pure. Les plans sont plus longs qu'à la normale chez Nolan : c'est bien. A certains moments, la mise en scène est plutôt sympa et originale : bravo. Mais...

Par

le 25 juil. 2012

19 j'aime

3