Ma relation personnelle à ce film ressemble à un yoyo. Petit, j’adorais voir et revoir les diffusions télé, innombrables rendez-vous plein de joie. Puis à l’adolescence, alors que j’adorais toujours voir la plupart des films de Louis de Funès, celui-ci perdait de son attrait, sans que je puisse saisir les raisons de ce désamour. Difficile de se retourner et d’analyser maintenant ce dédain, étant donné le plaisir que je retrouve aujourd’hui. J’ai peut-être un peu de mal avec Robert Dhéry. Et dans ce “petit baigneur”, son rôle est particulièrement crétin, plus tartignol que branquignol? Son comique physique et grimacier ne me touche toujours pas vraiment. A l’époque, je n’avais pas l’appui de la nostalgie pour trouver matière à indulgence.


J’ai donc éprouvé à cette revoyure un grand plaisir. Le film m’a semblé alerte, très mouvementé, coloré, plein d’invention. Louis de Funès est au meilleur de sa forme : un pur régal de mauvaise foi, de colère hystérique, de cupidité ahurissante. Et la joyeuse bande qui l’entoure m’a beaucoup plu. Tout cela est peut-être question d’humeur? Quoiqu’il en soit, on retrouve tout de même l’esprit de groupe qu’il y a dans les films de Dhéry. On pense à “La belle américaine”, aux “belles bacchantes” surtout, cette agitation collective, ce sentiment de profusion aussi, d’émulation dans le rire et l’amitié évidente. Le rythme n’est pas toujours d’une grande justesse dans l’écriture avec un scénario aux différentes parties inégales, certes, mais certaines séquences sont particulièrement animées. Quant aux échanges entre les personnages, ils sont toujours servis de façon impeccable. Les acteurs sont bons, simplement.


Au final, le film se laisse regarder avec plaisir, surtout dans la 2e partie, celle du dimanche chez les Castagnier avec la séquence du tracteur ou celle sur les canaux languedociens.


Louis de Funès retrouve une troupe d’amis et semble s’y ajuster avec allégresse, ce qui se traduit par une composition flamboyante. Le petit baigneur n’est pas mon film de Louis de Funès favori, loin de là, mais dont la qualité indéniable produit un agréable moment.
captures et trombi

Alligator
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le 4 oct. 2017

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Alligator

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