Alexandre Arcady est depuis plus de 4 décennies le cinéaste officiel des pieds noirs algériens .
Avec le coup de Sirocco, le grand carnaval, Ce que le jour doit à la nuit, il s'est maintes fois penché sur l'Algérie Française et l'exil des pieds noirs.
A près de 76 ans, il en livre une vision plus autobiographique puisque le petit blond de la casbah, c'est lui ....
Comme dans les chansons d'Enrico Macias, il plante le décors d'une Algérie transfigurée par le soleil méditerranéen qui éblouit les ruelles d'Alger la blanche, d'où s'échappent des effluves d' oranges amères et d' épices mélangées aux clameurs chaleureuses d'un "vivre ensemble" aujourd'hui disparu.
C'est dans ce décor qu'évolue le petit blond de la casbah , bercé par la bienveillance pittoresque d' une famille modeste et aimante, qui vit dans un Ryad ou se côtoient dans une même ferveur des familles juives, Kabyles et Catholiques.
On y suit, en mode Cinéma Paradisio, le coup de foudre de ce petit Blond pour le cinéma et l'éveil d'une vocation qui le mènera vers la gloire, et qui lui permettra bien des années après de revenir sur les traces de son enfance algéroise.
Mais, en marge de cette enfance idyllique et insouciante, Arcady décrit l'émergence du malheur et de la violence de l'indépendance algérienne qui brisera l'image d'Épinal d'une enfance au paradis en poussant le petit blond et sa famille vers un exil forcé et traumatique.
A l'instar du " le jardin des Finzi Contini" de Vittorio de Sica, la montée des évènements d'Algerie est d'abord traité en filagramme sans que rien ne vienne bouleverser le quotidien de et le mode de vie de cette famille juive , qui finira progressivement par être rattrapée et marquée au fer rouge par la cruauté et les conséquences de ce conflit fratricide.
Tout cela donne un film nostalgique et émouvant plein de larmes, de chaleur bienveillante et de youyous.
Arcady s'appuie pour cela sur un casting solide d'habitués de sa filmographie et sur ses souvenirs qui mélangent probablement fantasmes et nostalgie autour d'un pays qui n'existe plus.