La nouvelle vague avant l'heure.
Ici, on pourrait presque parler d'un "épisode 0" des aventures d'Antoine Doinel, tellement le film, et sa réalisation évoquent la saga de Truffaut (et anticipent, avec plusieurs années d'avance, ce que sera La Nouvelle Vague).
C'est assez court, 70 minutes, mais c'est juste ce qu'il faut pour conter cette histoire de gamin échappé dans un grand parc d'attraction new-yorkais.
On retrouve le côté Doinel du film dans le fait que le garçon est assez débrouillard pour son âge, c'en est frappant (d'ailleurs, ce film aurait inspiré Truffaut pour Les 400 coups, et ça se voit).
Il ne s'agit pas d'un film de studio, mais d'une œuvre complètement indépendante, dans laquelle les trois réalisateurs arrivent à capter des grandes scènes de foule, voire quelques plans fugaces, à l'insu des gens, presque comme si c'était filmé sous le manteau. D'ailleurs, une des grandes qualités du film est que celui-ci est souvent filmé à la taille du petit Joey, comme si les adultes représentaient une menace pour lui.
C'est drôle, et le petit enfant qui joue le rôle principal est incroyable, il porte littéralement le film sur ses épaules, et on sent que les réalisateurs ont surtout voulu filmer les moments où il ne "joue pas" (d'ailleurs, les fins de bobine sont régulièrement fréquentes :lol: ), et c'est là qu'il devient formidable de naturel, de spontanéité, un des meilleurs rôles que j'ai vu concernant un enfant.
Bref, je me suis régalé devant ce film, très simple au demeurant, mais très intéressant dans le ressenti d'un enfant concernant les parcs d'attraction.