Spirou est un gamin ordinaire,heureux dans sa famille et dans son école avec ses parents,son grand-père,ses copains et son amoureuse Suzette.Hélas il va devoir quitter tout ça pour intégrer un centre de formation des grooms car dans sa famille on est groom de génération en génération.Le môme va se révolter contre cette tradition car ce qu'il veut c'est devenir aventurier et faire le tour du Monde.Cette énième adaptation de BD a récolté une abondante volée de bois vert à moitié justifiée.C'est indubitablement mauvais mais depuis quelques années on a vu bien pire,ce qui incite à relativiser.Si c'est moins bien que "Gaston Lagaffe" ou "Ducobu",c'est largement mieux que les ignobles "Boule et Bill" ou "Benoît Brisefer" par exemple.C'est une production franco-belge,le matériau d'origine étant bruxellois,réalisée,coproduite et co-scénarisée par Nicolas Bary,bombardé spécialiste des films jeunesse depuis son premier long "Les enfants de Timpelbach" datant de 2008.Son co-auteur est Laurent Turner,incapable notoire et célèbre naufrageur de scripts,tous deux adaptant les albums de Philippe Tome et Janry.A l'origine était "Spirou et Fantasio",bande dessinée à succès créée en 1938 et déclinée en albums et dans la revue "Le Journal de Spirou",qui avait pour particularité d'appartenir aux éditions Dupuis et non à ses auteurs,ce qui fait que différents scénaristes et dessinateurs se sont succédé pour la pérenniser,et non des moindres puisque des pointures comme Franquin ou Jijé s'y sont attelé.L'idée de créer une série d'albums relatant l'enfance de Spirou est venue bien plus tard et c'est cette nouvelle mouture des aventures du personnage qui est ici portée au cinéma,son backgroom en quelque sorte.Il est à noter que côté belge on retrouve à la prod la société Belvision,fameuse pour avoir adapté en dessins animés sur grand écran les principaux classiques de la BD comme "Tintin","Astérix","Lucky Luke" ou "Les Schtroumpfs".Certes on est dans le plat pays,mais était-ce une raison pour que Bary filme aussi platement,genre TV Wallonie Villages,et que Turner nous gratifie d'une histoire aussi désespérément stupide et sans intérêt?Apparemment oui,et l'ennui s'installe d'emblée devant ce produit insipide même pour les gosses auxquels il est en principe destiné.Après on peut trouver quelques qualités à la chose.Un look vintage plutôt sympa,quelques dialogues amusants,de bons acteurs et une absence de prétention moralisatrice qui nous fait des vacances.Rien qui rattrape la dramatique faiblesse de l'ensemble mais ça rend au moins la projection supportable,ce qui n'arrive pas à chaque fois dans le ciné actuel.Il est en outre curieux de constater la présence de quelques allusions sexuelles inattendues en un tel contexte.La fine fleur des comédiens d'Outre-Quiévrain a été convoquée pour l'occasion,ce qui permet à François Damiens de nous servir ce numéro qu'il connait si bien de pauvre type obtus à grande gueule et à Natacha Régnier de prouver que même avec un certain nombre de rides et de kilos en plus elle reste charmante dans le style MILF de choc.Autre actrice locale,l'humoriste Virginie Hocq qui apparait de manière très furtive.Côté français on a ce bon vieux Pierre Richard en grand-père complice et obsédé sexuel,Philippe Katerine en curé chantant énergique genre Bouchitey dans "La vie est un long fleuve tranquille",Armelle en voyante extra-lucide et surtout la bombasse Gwendolyn Gourvenec en institutrice trop trop bonne dont les décolletés généreux affolent la gent masculine environnante,petits écoliers compris.Même les enfants sont excellents et pas énervants,qu'il s'agisse du rouquin Sacha Pinault dans le rôle-titre ou de ses camarades Lila Poulet-Berenfeld,très jolie,Mahé Laridan,Gwendal Malguid-Salvatore et Timothée Moffen,tandis que le bad boy de l'école,ennemi juré de Spirou,bénéficie de la gueule incroyable de Pierre Gommé.