Une grande injustice entoure la relation que Tomm Moore entretient avec le box office français. Brendan et le secret de Kells et Le chant de la mer, ses deux précédents longs-métrages, n'ont pour ainsi dire pas attirés les foules alors qu'il est l'un des plus inventifs conteur du cinéma d'animation de ces deux dernières décennies.
Ce n'est pas Le peuple Loup (ou WolfWalkers) sa troisième merveille du monde cinématographique animé qui viendra contredire ces nombreux superlatifs. Tomm Moore et son co-réalisateur Ross Stewart nous plongent au coeur d'un rêve hypnotique où la poésie des images communie avec la force d'un propos aussi sombre que pertinent dans un ballet animé de tous les instants.
Le peuple loup est une oeuvre familiale, intelligente et interactive nous immergeant au coeur des légendes du Moyen-Age irlandais. Des personnages colorés, souvent contrastés, parfois révélateurs de la noirceur qui ronge le coeur des Hommes. Troisième volet d'une oeuvre écologique ludique, le réalisateur ne cèdera jamais à la facilité du propos en lui-même ou à celle d'un humour bas de plafond.
Rien est laissé au hasard dans cette histoire mêlant aventure et conte fantastique. La beauté étourdissante des images n'ad'égale que l'homérique composition musicale de Bruno Coulais, prolifique compositeur français. Cette concentration de talents fait de ce long-métrage l'un des plus beaux et impressionnants de l'année.
Tomm Moore nous invite une nouvelle fois à ouvrir un manuscrit sacré où les images s'animent, virevoltent et dansent.