Le pigeon raconte comment rater un casse malgré un plan qui semblait infaillible et d'une simplicité extrême. Monicelli met en scène cinq malfrats, cinq caractères différents et de situation familiale différente dans une Italie pauvre de la fin des années 50.
Si tous les cinq n'ont pas les mêmes ambitions, ils partagent la même passion: l'appât du gain. Pour cela, ils vont malgré les embûches, leurs gaffes et leurs doutes se démener et mettre à contribution toutes leurs bonnes volontés pour dévaliser ce coffre-fort.
Mais la fatalité est telle que les cinq protagonistes sont placés dans des situations cocasses et improbables à chaque scène.
Tout se déchaîne contre eux, en poussant certains même à se retirer.
Le pigeon bénéficie d'un casting savoureux même si on voit trop peu Cardinale. Ensuite, les dialogues et les gags fusent, donnant rythme et vivacité au film.
Monicelli régale avec sa palette d'acteurs, nous faisant passer du comique au plus triste à travers leurs différents rôles.(la scène avec le papy a la fin est assez mélancolique).
Les valeurs morales sont dégagées ici de manière très fine, sans aucune lourdeur. La valeur de la fraternité, les liens de la famille plus forts que tout, et une franche amitié, la confiance entre les individus, et puis même à la toute fin, le travail comme seule solution. Monicelli réussit à faire avaler la pilule avec beaucoup de légèreté et d'humour, faisant passer à son public un excellent moment de détente.