Je partais avec un handicap sur « Le Plein de Super ». Pour cause, je ne suis vraiment pas amateur de films de copains français, et encore moins ceux des 70’s. Pourtant, la pilule est bien passée.
On suit le road trip de 4 lascars, de Lille au Midi. Klouk, qui doit acheminer une grosse voiture américaine chez un client pénible. Son ami Philippe, qui lui tient compagnie pour la route. Et Charles et Daniel, deux zigotos rustres qui se sont incrustés. Malgré les tensions et les différences, nos protagonistes apprendront à s’apprécier, trouvant des points communs à travers leur situation d’hommes.
Le récit est ténu, se limitant à une chronique de voyage. La mise en scène louche vers le cinéma vérité, avec un aspect documentaire (image naturelle, caméra souvent mobile). Ce qui s’explique visiblement par une équipe technique restreinte. Le film se focalise surtout sur son petit groupe.
Là il faut dire que c’est assez réussi. Les acteurs, tous en début de carrière, paraissent très naturels, et ont une véritable alchimie. J’ai lu çà et là que beaucoup de répliques auraient été improvisées. Je n’ai pas pu le vérifier, mais ça ne m’étonnerait aucunement au vu du résultat à l’écran. Il y a en tout cas quelques dialogues vraiment drôles, touchant et parfois très crus sur la masculinité. Sans verser dans la vulgarité ou le machisme, ou l’intellectualisme stérile comme le faisaient d’autres films de cette époque.
Un joli film.