Le racisme, c'est mal. On avait un peu peur que « Le Plus beau des combats » se limite à cela : nous avions tort. D'ailleurs, Boaz Yakin nous rassure rapidement sur ses intentions. En effet, alors que l'on pouvait craindre que le film se perde en longueurs et se focalise intégralement sur l'entraînement des Titans pour nous offrir une bonne grosse leçon de vie à base de tolérance, il n'en est rien. Au contraire, le message a beau être simple, celui-ci a le mérite de ne nullement se limiter au football américain, et c'est ainsi un portrait sensible des Etats-Unis dans les années 70 qui nous est présenté, une Amérique par encore franchement prête à accepter les noirs sans rien dire, et allant jusqu'à tenir des propos parfois plus que limites. L'autre grande force de l'oeuvre est d'ailleurs de faire changer doucement cette situation, sans trop en faire, et en évitant surtout les caricatures inhérentes à ce genre de spectacle familial (on est quand même chez Mickey!). Les personnages principaux évoluent ainsi différemment de ce que l'on pouvait imaginer, et l'on échappe (enfin, un tout petit peu) à l'aspect « gentils blacks ayant toujours raison - méchants blancs haineux », comme en témoigne le caractère parfois plus que bien trempé du coach Herman Boone. Denzel Washington le joue d'ailleurs formidablement, bien entouré par Will Patton, Ryan Hurst ou encore un tout jeune Ryan Gosling et une encore plus jeune Hayden Panettiere, réjouissante en entraîneuse très précoce. Comme quoi, on peut parler de racisme sans être lourd ou simpliste : ce spectacle classique mais émouvant en est la plus belle des preuves.