Barbet Schroeder, réalisateur inégal mais souvent intéressant, la joue sobre concernant ce « Poids du déshonneur », brillant surtout par son scénario de qualité abordant un thème passionnant : jusqu'où est-on prêt à aller pour protéger son enfant ? La question est d'autant plus intéressante que le doute quant à la culpabilité du jeune homme (accusé de meurtre, quand même) est important jusqu'au deux-tiers de l'œuvre, rendant encore plus troublant le comportement de ses parents, et en particulier celui du père. Car dans des cas aussi extrêmes, chacun ne réagit pas forcément de la même manière, et comme l'exprime bien le titre original, il y aura toujours un avant et un après l'événement fatidique, d'autant plus délicat à oublier que la famille s'est parfois violemment déchiré sur l'attitude à adopter vis-à-vis de la justice, le mensonge étant logiquement au cœur de l'affaire. La vérité à tout prix, même celui de voir son enfant condamné ? Voilà une autre question, classique certes, mais toujours intrigante et auquel il est quasiment impossible de répondre concrètement. Le film s'en passe d'ailleurs bien en nous offrant une fin plutôt réussie et équilibrée, à l'image des belles prestations de Liam Neeson, Edward Furlong et Alfred Molina, Meryl Streep se trouvant pour une fois légèrement en-dessous de son immense talent... A défaut d'atteindre les sommets de subtilité qui aurait fait de lui une référence, un « Poids du déshonneur » très... honorable.