La coco pour remplacer les coco c'est une idée bien trouvée, il n'y avait que des producteurs pour penser à un truc pareil, car oui le titre français du film est le port de la drogue. Logiquement avec un titre si explicite le film se devrait de parler de drogue, hé bien non. Le film dans sa version originale ne laisse pas apparaitre la moindre trace (ligne) de drogue, car l'objet n'est pas la drogue mais le communisme. Le sujet initial parlait certainement moins aux français que la drogue, les producteurs français auraient tout aussi bien pu en faire un film sur le vin rouge ça aurait été pareille, enfin ça aurait été plus terroirs. L’histoire n'est pas vraiment le meilleur truc là dedans, il y a d'ailleurs une chose d'extrêmement étrange dans celle ci, les flics parlent ouvertement au pickpocket qui a volé le microfilm en lui disant qu'il contient une formule ultra secrète convoitée par les communistes. Autant dire que celui qui est présenté comme une pointure de la police a un sens de l'investigation très étrange, car non seulement les enquêteurs sont carrément nullissimes pour fouiller le cabanon de pêche dans lequel vit le pickpocket mais en plus niveau enquête ils sont à la ramasse total. Puisque c'est grâce à cette révélation que Skip (c'est le nom du personnage c'est pas la lessive, ce serait pas le lien avec la poudre ?) va monnayer le microfilm dont il ignorait absolument tout jusqu'alors. Mais pour se renseigner Skip a un truc, et comme il n'est pas plus con que les autres et qu'il connait l'endroit du savoir, c'est donc dans ce lieu qui n'est autre que la bibliothèque de la ville qu'il se rend, il va à la section journaux sur microfilm. C'est en faisant mine de lire le New York Times qu'il découvre la valeur de l'objet qu'il teint entre les mains.
Le casting est excellent Jean Peters a un sacré regard on sent dans les yeux de la belle brune le désir pour les hommes qui lui plaise, et notamment pour Skip. C'est bien une femme ça dès qu'il y a un produit ménagé elle est attirée comme un aimant. Thelma Ritter interprète une vieille indique, elle est vraiment fameuse sans ce rôle de vieille femme qui est fatiguée par la vie, il y a d'ailleurs une tirade quelque peu abusive mais elle se trouve justifiée par le jeu de l'actrice qui fait passer ce passage superflus sans encombre. Fuller a un sacré sens de l'esthétisme son noir et blanc est magnifique, ses cadrages sont inspirés et beaux. La courte durée du film suffit largement pour ce qu'on y raconte.