Sa construction quelque peu anarchique (des scènes courtes mises bout à bout sans souci de fluidité ni de limpidité), son ton ironique et sarcastique font l'originalité de cette comédie policière.
Souvent lapidaires, les dialogues évoquent la médiocrité populaire à travers son langage agressif ou, de façon plus fantaisiste, ses aphorismes. L'enquête du détective surnommé Le Poulpe plonge ce dernier et sa pétillante compagne dans une intrigue provinciale dont les acteurs sont des
tueurs sadiques, des travestis, des politiciens fachos.
Le Poulpe, désabusé et désinvolte, type ancien baba-cool, mais toujours révolté, semble-t-il, par la crasse humaine, tente de démasquer un réseau d'exploiteurs d'immigrés clandestins.
L'intrigue est confuse, sinon complexe, mais elle l'est moins par nature que par la volonté du metteur en scène de brouiller son développement. Face à ce récit destructuré et à ses digressions, on a bien du mal à suivre l'action policière et, de fait, on s'en désintéresse. Ce sont les limites d'un film qui a peut-être le tort de tout miser sur ses formules cinglantes et son ton espiègle, sur les scènes forcément incongrues qu'introduisent des personnages anticonforrmistes.