La scène du rictus, de la mimique est en soi d'une complexité rare mais brillamment joué.
Comme j'anticipe l'adaptation d'une pièce de théâtre au cinéma ! L'exercice est bien difficile. Tout d'abord l'humour ne se délivre pas de la même façon compte tenu qu'il y a techniquement moins de monde dans votre salon que dans la salle du théâtre. Evidemment votre conjoint peut être le débile qui rigole toujours en premier et qui entraîne tout ceux de la salle, et dans ce cas, si vous l'avez dans votre salon, ne vous souciez pas de ce préambule. Mais le cas général est évidemment que c'est moins drôle. "Le prénom" ne fait pas exception à la règle. On rit peu, mais on a souvent le sourire. Le contrat est donc quasi rempli et ce, grâce à une réalisation fine et pertinente et à un montage juste excellent ! J'insiste réellement sur ce deuxième point, car n'oublions pas que l'on se retrouve en situation de huis-clos, exercice extrêmement compliqué, où l'ennui peut vite prendre le pas faute à un montage laconique. Ici, ce n'est point le cas, le montage est réellement ambitieux, intelligent et vraiment en phase avec l'histoire. Ensuite, le casting et le jeu d'acteur. Et bien, disons le c'est un vingt sur vingt, chacun des acteurs est dans son rôle et cisèle le texte extrêmement bien écrit. Bruel est particulièrement bon à ce petit jeu, et rien que la scène du rictus, de la mimique est en soi d'une complexité rare mais brillamment joué. Enfin un scénario plutôt bon et bien foutu mais avec des problèmes de rythme redondant... En conclusion, "le prénom" a beaucoup de qualités et se laisse regarder avec grand plaisir, mais à la fin du visionnage on regrette de ne pas avoir ri autant qu'on l'aurait souhaité et ces problèmes de rythme refaisant tomber le soufflé.