The Long Goodbye
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Tiré à quatre épingles dans un costume trop étriqué, le détective Phillip Marlowe avec un (e), traîne sa carcasse désinvolte dans un Los Angeles flower power où le temps semble figé. Elliott Gould prête ses traits au personnage créée par le romancier Raymond Chandler, et disons le clairement il apporte une touche résolument divergente et vraiment originale au célèbre détective privé. Loin du personnage froid et méthodique qu'incarnait Humphrey Bogart dans The Big Sleep d'Howard Hawks, il s'adapte à l'époque dans laquelle Robert Altman le fait évoluer.
Nous sommes dans les années 70, les États-Unis sortent du désenchantement post-Vietnam, ses héros sont fatigués et les rêves fleuris devenus des illusions. A cette époque fantasmée qui semble vouloir se perpétuer avec des personnages qui semblent figés dans leurs idéaux, je pense notamment aux voisines baba cool de Marlowe qui passent leur temps à se tortiller en tenue d'Eve, Altman oppose une vitesse de narration engendrant une accélération du temps qui apporte un contraste décalé à sa narration.
Une grande vitesse de narration et des dialogues quasi permanents, vains et emprunts de désillusions, comme s'ils devaient combler un vide dans l'existence des personnages, opposent les notions de temps et de mouvement, ce qui peut donner une impression de faux rythme.
Le personnage de Marlowe, magnifiquement interprété par un Elliott Gould qui traîne sa carcasse dégingandée dans un costume trois pièces tranchant radicalement avec le reste de la distribution, détective qui semblent vouloir incarner des valeurs du passé, qui ne parvient même plus à corrompre son chat et qui refuse les avances de ses voisines adeptes d'un certain libertinage, le personnage du film-noir américain ayant subi sa mutation de beatnik fumeur d'opium et souhaite se donner l'allure du détective classieux - Philiip Marlowe quand même! - donne un cachet original au genre qui donna ses lettres de noblesse au cinéma Hollywoodien des années Bogart.
L'esthétisme expressionniste du film-noir semble vouloir perdurer malgré les explosions lumineuses du soleil californien et les effets cathartiques sur les personnages et ce contraste permanent entre désir de netteté et désinvolture de circonstance, donne à ce film un cachet unique.
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Créée
le 14 mai 2016
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