Le seul reproche que l'on puisse faire au « Prix de la loyauté », c'est d'arriver après la « tempête ». Rien en effet de bien nouveau sous le soleil (plutôt la pluie) New Yorkaise, où l'on nous montre un joli panier de crabes de flics violents et corrompus jusqu'à la moelle prêts aux pires saloperies pour ne pas tomber en même temps que ceux qu'ils arrêtent (voire parfois assassinent). Reste que si tout cela n'a donc rien de révolutionnaire, Gavin O'Connor signe une mise en scène percutante, tandis qu'à l'écriture Joe Carnahan s'efforce à construire quelque chose de cohérent, ce qu'il fait plutôt bien.
Malgré des baisses de rythme, on sent en effet beaucoup de bonne volonté chez les deux hommes pour offrir une œuvre rigoureuse, forte, soignant ses personnages et ne tombant pas dans la facilité, à l'image d'une vision somme toute pas franchement optimiste, l'idéalisme ne semblant pas avoir sa place dans ce monde très sombre. Ajoutons à cela une interprétation solide et impliquée, à l'image du comme souvent excellent Edward Norton, et vous obtiendrez un polar manquant probablement d'envergure, mais très honorable pour autant. Du bon boulot.