Un polar plutôt solide, boosté par un casting de premier plan, qui souffre hélas d'un manque d'originalité préjudiciable.
En effet, le film de Gavin O'Connor arrive un an tout juste après "We own the night", dix ans après "Copland", et plusieurs décennies après les grands films de Sidney Lumet sur des thèmes tels que la corruption, la loyauté et l'idéalisme.
De plus, "Pride and glory" manque parfois de chair : les relations au sein de cette fratrie d'origine irlandaise ne sont pas assez développées (hormis la scène du repas de Noël), et l'ensemble apparaît assez froid.
Heureusement, la mise en scène s'avère efficace (jolie photo gris-bleue), parvenant à éviter la plupart des effets de pathos.
Par ailleurs, le scénariste Joe Carnahan s'efforce d'englober tous les aspects du problème au sein de cette fresque ambitieuse (cf le journaliste d'investigation, le racisme envers la communauté latino, les émeutes...) quitte à se disperser et à manquer d'unité.
J'aurai surtout souligné ses défauts, mais "Pride and glory" reste un honnête drame policier qui se laisse regarder sans problème, simplement trop froid et banal pour sortir du lot et marquer les esprits.
A l'image de sa distribution haut de gamme, qui fait correctement le job sans briller particulièrement (Edward Norton, Colin Farrell, Jon Voigt, Noah Emmerich, Lake Bell, Jennifer Ehle, John Ortiz, sans oublier la belle Carmen Ejogo, honteusement sous-exploitée).